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L'évolution pénale selon l'âge dans le district de Saint-François

Cette recherche se penche principalement sur un aspect de l’évolution de la criminalité soit l’âge et comment le traitement judiciaire gère les criminels de différents groupes d’âge entre les années 1885 et 1915. Ainsi, que relèvent donc les registres d’écrou de la prison Winter sur les sentences que la justice octroie aux criminels selon l’âge ?

Méthodologie

Les registres d’écrou de la prison Winter forment les données récupérées pour la recherche, c’est par contre une mince partie qui est intéressante pour cette recherche. En effet, c’est seulement les données concernant l’âge des détenus et leur peine, qui compte. Il est important de mentionner que certains résultats sont assez fragiles, notamment ceux de l’an 1885 et l’an 1895, où il y avait un nombre assez moindre de données comparé à l’an 1905 et l’an 1915.

Registre d’écrou de la prison de Québec, 1874-1880 [1]

Ce graphique ne prend en compte que l’âge des détenus. À partir de cette donnée, ce graphique démontre l’âge moyen des prisonniers de la prison Winter en 1885, 1895, 1905 et 1915. Le graphique démontre assez clairement que le détenu moyen devient de plus en plus vieux en passant de 29.9 ans en 1885 à 38.1 ans en 1915.

Ce graphique compte seulement les données de 1885 et s’intéresse au nombre de sentences reçues par groupes d’âge. Dans ce graphique, on remarque que la plupart des sentences concernent les 18 à 45 ans, ce qui est assez normal en se rappelant que l’âge moyen du prisonnier était 29.9 ans en 1885. On remarque également qu’il n’y a qu’une petite variété de peines, soit des emprisonnements et des amendes.

Ce graphique compte seulement les données de 1915 et s’intéresse aux mêmes données que celui ci-dessus. Ce graphique montre de nombreux changements. Comparé à 1885, on remarque une plus grande variété de sentences et on remarque une proportion plus basse de sentences chez les plus jeunes (- de 18 à 25 ans) qui, en 1885, formaient 11 des 27 sentences, donc plus du tiers et à présent, 21 des 83 sentences, donc environ un quart. Un changement assez important en nombre qui s’explique possiblement avec l’apparition d’une loi au sujet des délinquants en 1908 soit sept ans avant les données de ce graphique[3].

Texte réalisé par Victor Théberge

Médiagraphie

Références

Mario Hains, Archives waybackmachine, [site Web], « Prison Winter 1865 » (Sherbrooke, 2009) Lien

Bibliothèque et Archives nationales du Québec - Québec (BAnQ), Fonds Ministère de la Justice, « Registre d’écrou (prisonniers admis) de la prison de Québec (femmes et hommes), 1874-1880 », (Québec, 1874-1880) Lien

Jean Trépanier, « Les transformations du régime canadien relatif aux mineurs délinquants : un regard sur le droit et les pratiques ». Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, no 4 (2012), p. 819-855, Lien

Pour aller plus loin

Trépanier, Jean, « La justice des mineurs au Canada. Remises en question à la fin d’un siècle », Montréal, Presses de l’Université de Montréal, vol. 32, no 2 (1999), p. 7-35, Lien

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